LAPS/équipe du matin

Créée en 2010, la compagnie LAPS/équipe du matin a pour objet :

  • de créer, produire et diffuser des œuvres de spectacle vivant.
  • l’organisation et le développement de toutes actions artistiques et culturelles visant à la formation et l’éducation à la citoyenneté, promouvant le débat et la réflexion (spectacles, conférences, stages, expositions, ateliers).
  • de soutenir les jeunes auteur·trice·s de théâtre, comédien·ne·s et metteur·euse·s en scène, personnels administratifs et techniques.
  • de créer un espace de recherches, d’expérimentations, de rencontres, de réalisations d’actions in situ.

Les racines de la compagnie sont ancrées dans l’envie de voir et de construire un théâtre qui se mêle de la société : un théâtre replacé au centre de la cité, qui se préoccupe de questions qui touchent les citoyen·ne·s et leur donne matière à réfléchir et débattre.

Nous souhaitons écrire et organiser des représentations pour des publics éloignés des théâtres, en racontant des histoires qui les concernent, les intéressent. Les lignes directrices du travail artistique se déclinent autour de cette ambition : comment écrire, créer, jouer, quelles formes inventer pour atteindre cet objectif ? Cet engagement se traduit également dans le travail de production et de diffusion : comment et où, avec quels financements, quels partenaires, quelles médiations crée-t-on et diffuse-t-on ?

L’écriture est systématiquement fondée sur un travail documentaire.

Celui-ci se partage entre lectures, interviews de spécialistes, et ateliers avec les publics pour “mettre à l’épreuve” la matière récoltée. A l’issue de ce processus d’enquête, nous écrivons des fictions. Ces histoires mettent en lumière des problématiques, des situations complexes, portées par des personnages non-manichéens. Il s’agit de susciter des réactions du public sur les choix que font ces personnages et sur les relations qu’ils tissent entre eux. Pour cela, l’écriture joue sur les non-dits et les “creux” que spectateurs et spectatrices viennent remplir de leurs propres expériences et sensibilités.

Le public est ainsi stimulé dans sa capacité à inventer, ressentir – le spectacle est un écran sur lequel il projette sa subjectivité. L’enjeu est qu’il n’y ait pas de réponse unique aux questions soulevées dans la pièce, une vérité énoncée, des valeurs indiscutables. Nous recherchons la subjectivité et le dissensus.

Parce que le théâtre s’adresse trop rarement aux adolescent·e·s et aux jeunes adultes, l’équipe du matin destine son travail à ce public qui s’étonne sur le monde, se révolte et se transforme en préparant la société de demain.

Par ailleurs, Laps/équipe du matin s’inscrit dans une démarche engagée : le sexisme et les questions liées à l’égalité femmes/hommes sont abordées de manière transversale dans l’ensemble de nos créations et actions culturelles.

Un théâtre qui se mêle

La place du/de la spectateur·trice est questionnée dans toutes nos créations. Nous recherchons des formes interactives, participatives.

Forme théâtrale ouverte par définition, le théâtre forum permet aux adolescent·e·s de s’emparer de questions fondamentales par le jeu et le débat, de chercher des pistes, tester des solutions. L’enjeu est d’essayer, s’essayer dans un espace sans risque, de s’engager, d’investir son corps et ses émotions dans la pensée.

Pour les pièces Codée, Les yeux fermés, Je t’aime fort et C.E.N.D.R.E, une séance se déroule comme suit :

  • Le·la meneur·euse de jeu expose les règles du jeu et présente les comédien·ne·s puis les personnages de la pièce.
  • La pièce est jouée par les comédien·ne·s (sa durée est comprise entre 30 et 60 minutes).
  • Le·la meneur·euse de jeu revient et propose aux spectateur·trice·s de réagir verbalement, à chaud, sur les comportements des personnages.
  • La partie improvisée est lancée : un spectateur·trice, volontaire, est invité·e à entrer dans l’espace de jeu, remplacer un personnage ou en inventer un autre, pour tester, en improvisant avec les comédien·ne·s, une modification possible du comportement d’un personnage. Et en constater les conséquences. Le meneur de jeu reprend oralement ce qui vient d’être joué, et en dégage les questions que posent ces nouveaux choix. Les spectateur·trice·s réagissent, jusqu’à ce qu’une nouvelle possibilité d’improvisation apparaisse.
  • Le·la meneur·euse de jeu conclut en rappelant comment s’est construite la problématique durant ce temps d’exploration théâtrale, et quelles solutions ont été apportées.
  • Le théâtre est une expérience ludique et citoyenne.
  • Le rôle du·de la meneur·euse de jeu : metteur·euse en scène de la partie improvisée (il·elle organise l’espace, les corps, le temps…) et maïeuticien·ne (celui·elle qui interroge et amène le public à prendre conscience de ce qu’il·elle sait implicitement).
  • Le·la meneur·se de jeu n’est détenteur d’aucun savoir a priori. Il·elle n’a pas non plus de message à délivrer, ni de recette à donner, puisqu’il s’agit d’examiner des situations dans toute leur complexité.
  • Le théâtre-forum tend à susciter la réflexion, en laissant chaque spectateur·trice libre de s’exprimer ou se taire, choisir ses mots, et être à même d’entendre ceux des autres. Il ne cherche en aucun cas le consensus.
  • L’objectif est de tester ce qui marche et ne marche pas : l’imagination devient un outil de réflexion. En maniant ainsi les destins des personnages tels qu’ils ont été tracés dans la pièce initiale, le spectateur·trice voit apparaître des notions telles que le libre-arbitre et la responsabilité de chacun·e.
  • Le théâtre forum n’est pas un travail psychanalytique dans lequel le·la spectateur·trice serait invité à parler de lui·elle. Au contraire, tous les mécanismes de mise à distance (théâtralité, scénographie, rituels…) sont convoqués pour élaborer ensemble un raisonnement.